“La France ne te manque-t-elle pas ?”

 

À cette question récurrente posée des deux cotés de l’Atlantique, ma réponse est évidente mais pas si simple. Je n’ai jamais voué une admiration particulière pour les ricains, en particulier dans le climat politique actuel. Néanmoins, je n’aurais pas suivi ma femme à San Diego depuis 20 ans, si je n’appréciais pas quelques uns de leurs atouts (de San Diego et de ma femme). Son climat et son ciel bleu une grande partie de l’année, ses couchés de soleil sur le Pacific, the California vibe et sa Marijane, la frontière avec le Mexique et cette riche influence hispanique en font une ville douce à vivre. À mon arrivée en 98, trouver un quignon de pain et un bout fromage dignes de ces noms était mission impossible. Mais les américains avec une certaine adoration pour la France se sont mis au vin. Puis avec le vin, vint le fromage. Aujourd’hui il est relativement facile de se faire servir une assiette de charcuterie correcte. Je n’ai plus besoin de charger mes valises de Pastis à chaque voyage, le désert gastronomique n’est plus. Evidemment, ma table n’est pas trois fourchettes comme celle de mes parents, mais déjeuner en décembre sur la terrace a un certain caché.

 

New York-Paris n’est guère plus compliqué qu’un long vol en Europe. From the West Coast, le voyage de San Diego est une autre histoire ! C’est un vol de 11 heures et une vingtaine en tout de porte à porte, l’ensemble enveloppé dans une nuit blanche, décalage horaire oblige. 9 heures de différence, quand vous dormez, je bosse ; quand vous bossez, je dors. Aller boire un jaune avec les copains ne vous prend donc pas comme une simple envie de pisser ; les chiottes sont loin.

Quand Richard m’a annoncé son mariage avec Fabienne, j’étais heureux pour eux. Quand il m’a dit “mi-Septembre”, j’ai su immédiatement que ce serait sans moi. Des vacances planifiées juillet-Août en Europe ruinaient toute chance de retourner 3 semaines plus tard en France pour des raisons financières et professionnelles évidentes. Encore un événement important de ma vie parallèle qui m’échappait comme les 70 ans de tonton, la première dent de mon neveu et le dernier OM-PSG ! Le fromage, la grève des PTT (Merci Fred), les escapades de Hollande en scooter, j’en ai fait mon deuil. Mais la famille, refaire le monde avec les poteaux, ma vie parallèle française qui s’écoule sans moi, oui ça me manque et ça me met un sévère bourdon !

 

Événement Nº1:

Fils d’un bon charcutier, Noël n’a jamais trop été la fête sauf dans mon assiette. Les agapes de fin d’année au pays de l’ultra-consommation ont fini par me dégouter de cette période. De plus cette année ma grand-mère a décidé à 94 ans qu’il était temps de mettre la clé sous la porte à quelques jours des festivités. J’ai dû faire un aller-retour express, départ le 24 décembre pour aller lui claquer un dernière bise lors de son enterrement.

 

Événement Nº2:

Ma fille Eliza, 22 ans, étudie à l’University of Glasgow. Elle adore, mais en février elle fait une petite déprime saisonnière par manque d’ensoleillement. Problème réglé avec une petite escapade au soleil chez des amis dans le sud. Passée par Marseille, de retour à Glasgow elle me dit : “Tu sais, Pap, Richard compte sur toi en Septembre…”

 

Après le message de ma grand-mère à propos du monde des vivants et celui d’Eliza à propos du monde des amis, FUCK IT j’ai pris un billet ! Fabienne, Richard, un grand merci pour votre invitation à Marseille, le San Diego français. J’ai passé quelques jours mémorables avec votre famille, notre bande de soiffards dans une maison avec vue imprenable, mes nouveaux amis marseillais à jongler entre Pastis, Marijane et mon boulot alors que je ne savais plus si c’était la nuit ou le jour avec le décalage horaire. J’ai vaguement dormi ou pas pendant une petite semaine et je viens de me taper un petit coup de fatigue à mon retour. Il fallait bien payer la note à un moment. Mais qu’importe, j’ai les couchés de soleil sur la Méditerranée qui se mélangent à ceux sur le Pacific et c’est trop bon. Il me restera le souvenir de vos sourires, de votre bonheur et de ces précieux moments ainsi que ces quelques photos que j’ai le plaisir de partager ci-dessous.

 

En fait, la France ne me manque pas, l’amitié n’a pas de frontière. Maintenant vous savez où j’habite, ma chambre d’amis vous attend.

 

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